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LE MUSEE ROYALE DE MARIEMONT
UNE COLLECTION EXEMPLAIRE
Par Dauphine Scalbert
Article écrit pour la Revue de la Céramique et du Verre
mars / avril 2003 (No. 129)
Articles
écrits par Dauphine Scalbert
«C'est entre Mons et Charleroi, un domaine aux
chênes et hêtres séculaires, jardin anglais orné d'essences
rares, d'étangs aux palmipèdes colorés, puis de sculptures de
qualité. Dans ce grand parc, le musée, et dans le musée, le parc
est encore sous nos yeux, car l'architecture du bâtiment est
résolument ouverte sur la végétation et la lumière. Raoul
Warocqué qui en a initié les collections était résolument
ouvert aux passions des hommes qui l'ont aidé à réunir ces objets
d'art pour lui-même, pour les visiteurs... En 1917, il léguait à
l'état belge ses collections, son château, son enthousiasme pour
en faire un musée vivant.
Musée aussi vivant que l'histoire du domaine de Mariemont
aura été mouvementée, tour à tour témoin des
grandeurs royales ou princières, puis des méfaits des
maraudeurs, des loups et des flammes. Pour ses veines de
houille affleurant à même le sol, le domaine était racheté
au lendemain de la révolution par celui qui fonda la dynastie
charbonnière, Warocqué ; l'arrière-petit-fils Raoul en dédia
la fortune à sa passion pour les livres et pour les arts de Grèce
et de Rome, les antiquités égyptiennes, les objets d'art
décoratif d'Europe et d'Extrême-Orient. Le Musée
royal de Mariemont n'est pas à proprement parler un musée
de céramique, mais il en a des collections présentées avec art
et soin ; l'esprit d'aventure des responsables, allié à leur
rigueur scientifique en fait un ensemble à recommander particulièrement
aux céramistes.
Ancré dans son terroir : au sous-sol du musée, est présentée
l'archéologie, et quelle richesse ! non loin de
Mariemont passait la voie romaine reliant l'importante
cité de Bavai à Cologne. Dès 1889, le très jeune Raoul
Warocqué finançait sa première campagne de fouilles.
De nombreuses recherches archéologiques ont suivi, elles
s'intensifièrent sous la direction de Germaine Faider qui
allait diriger le musée de 1940 à 1968, avec des découvertes
de plus en plus nombreuses grâce aux nouvelles méthodes
de prospection, les habitants de la région contribuant eux
aussi par leurs dons spontanés à la promotion du passé commun.
Dans la salle d'archéologie régionale, les tessons
remis en forme, les vases restaurés, les formes épurées des
poteries d'usage sont classés par sites et par époques dans
une douzaine de vitrines claires et aérées. Les variations des lignes sont subtilement
agencées entre elles, ainsi que les couleurs des
argiles dans leur sobriété de cuisson sans émail à basse
température. La richesse de leur simplicité est parfois
ponctuée de décors tracés, gravés ou imprimés. Quelques
récipients de verre exhumés des sépultures créent un
contraste par leur délicatesse et leur fragilité. Ce mobilier
culinaire, funéraire et décoratif donne une vision des
modes de vie depuis l'âge du bronze jusqu'à l'époque mérovingienne.
L'histoire du domaine -Raoul Warocqué lui conserva
le nom de Mariemont en hommage à la sœur de Charles
Quint, Marie de Hongrie, qui y fit construire son château en
1546 - et l'histoire de la province du Hainaut sont également présentées en sous-sol.
En cette région est née la porcelaine de Tournai, dont
Mariemont possède l'ensemble le plus complet. Le
Lillois François Peterinck fondait la manufacture en 1750
dans une ancienne faïencerie et il la dirigea durant cinquante ans.
C'était une entreprise privée et, contrairement
aux manufactures de porcelaine de l'époque, elle pouvait
user d'une relative liberté, comme le recours à l'or ou
l'embauche, dangereuse certes, d'ouvriers venus de
l'étranger avec leurs connaissances... L'installation des
vitrines permet de distinguer l'évolution de la fabrication
suivant les périodes : les tâtonnements pour la mise au
point des pâtes, des couleurs et des compositions, la présence du peintre
Duvivier, liée à de grands progrès dans les
décors, le goût encyclopédique du siècle des Lumières
pour la reproduction réaliste de plantes et d'oiseaux, puis la
simplification des décors dans un souci de rendement. Cet
ensemble pourrait faire surgir dans les mémoires des amis
du musée deux noms liés à son histoire : Germaine
Faider, qui bravait les flammes de l'incendie destructeur du château (Noël
1960) pour en sauver les délicates porcelaines, et Mireille
Jottrand. qui a étudié, répertorie, complété la collection
céramique et institué le cycle de conférences Les samedis de
la céramique à Mariemont.
Raoul Warocqué, le bibliophile imprégné de culture
classique, était ami de Franz Cumont, l'éminent spécialiste
de la culture romaine en Belgique. La collection d'antiquités grecques, romaines et
égyptiennes est leur œuvre commune, produit des
fouilles, des achats, des voyages. L'une des plus belles
collections de sculpture antique au début du siècle a
été réunie dans le but affirmé de figurer dans un musée, puis
installée, dans les ailes du château nouvellement construites
pour la recevoir dès les premiers temps du béton armé ;
ces ailes qui furent épargnées par l'incendie de 1960.
Les vases grecs sont de
vivants paysages mythologiques ; leur exposition temporaire en 1986 s'intitulait :
La cité des images. Religion et société en Grèce antique. La céramique est évidemment
bonne illustratrice des civilisations périphériques à la diffusion et à la connaissance
desquelles les successeurs de Warocqué ont œuvré et
œuvrent sans relâche. Dans le voisinage des cultures
antiques, un bon ensemble de vases de la civilisation villanovienne, une vitrine de gobelets et
vases Nagada, de très jolies coupes islamiques à glaçure plombifère... et toutes
ces céramiques du Moyen-Orient, jalons des progrès
techniques, passerelles entre Orient et Occident...
Warocqué a réuni de 1892 à 1917 un gigantesque ensemble
de pièces chinoises parmi lesquelles des porcelaines Ming,
des « famille rosé », des «coquille d'œuf» ; il a voyagé
en Chine par le transsibérien, en a rapporté de nombreuses
«chinoiseries» très à la mode à l'époque mais sans l'œil
d'un connaisseur orientaliste. Ses successeurs ont dû trier,
faire des choix, puis ont pris le parti d'illustrer art et culture,
en complétant l'ensemble par des acquisitions en vue d'une
histoire céramique de la Chine avec son cadre chronologique
et des explications techniques.
Mariemont ne possède peut-être pas d'œuvres grandioses ou rarissimes, mais ce
panorama des époques et des fours exerce charme et séduction sur les visiteurs. De
après la guerre, les acquisitions ont eu lieu à un rythme
régulier, vases et jarres, statuettes funéraires, petits personnages Han, terres cuites d
lignes un peu raides, comme leurs anciens modèles en bois
ou sancai (trois couleurs) beaucoup plus vivantes ; les
principaux fours de l'époque Song sont représentés systématiquement
même si parfois sobrement, puis la porcelaine
des Ming, des Qing, toutefois le parti a été pris de ne point
se lancer dans l'acquisition de «bleu et blanc».
Suite de l'article, cliquez ici
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Suite de l'article:
II a fallu relever un défi, allier les circonstances du marché et l'escalade des prix, à une unité
muséographique qui semble réelle, et cela malgré les types
différents des collections.
Le musée légué à l'état belge a gardé la vigueur et la liberté d'esprit de ses origines et,
encore une fois, se tourne vers les civilisations périphériques
pour mieux comprendre et cerner ses pôles d'intérêt.
Dans une vaste vitrine de la cour intérieure du premier
étage, le survol historique de la céramique vietnamienne
fait l'objet d'une présentation sobre de laquelle se dégage le
caractère paysan et tropical de ce pays tributaire du gigantesque voisin impérial : bols
au décor incisé, à la couverte fine et claire, verseuses au
décor bleu spontané, de belles photos des ruines des fours...
Air de mode et rêve de partage d'un bol de thé ! celui
que louait Kakuzô Okakura il y a plus de cent ans dans son
toujours actuel Livre du thé. Le musée vient de restructurer
l'une des grandes salles de céramique orientale pour faire
place au pavillon confié par l'école Urasenke de Kyoto qui
y présente la cérémonie du thé. Dans la nouvelle salle
d'Extrême-Orient aux goûts et parfums de thé, sont disposés
les étains chinois. Dans le travail de ce matériau il est intéressant d'observer le dialogue
avec les formes et les décors céramiques. La céramique
Song voyageait à l'époque de notre moyen âge entre la
Chine et le Japon avec les moines et leurs sutras. Elle
était importée au Japon à l'époque Momoyama quand
l'art de la cérémonie du thé commença à être inscrit dans
les annales; quand les tenmoku - tel le nom de la montagne
surplombant le port chinois d'où ils étaient exportés -
étaient appréciés pour leur couleur foncée, contrastant
avec le vert de l'écume du thé.
Au XVIè siècle, la céramique coréenne parut au cœur de la
recherche esthétique et philosophique de la voie du thé
avec son aspect de rustique simplicité et d'insouciance
naturelle. De la Corée, une belle incursion dans la création contemporaine montre
des pots de facture aussi libre ( qu'imprégnée de la sobriété
propre à l'art coréen. Les techniques sont issues du patrimoine
national, depuis le registre campagnard jusqu'au
plus sophistiqué. La déjà lointaine influence de la céramique de l'Empire du Milieu
apparaît encore dans l'usage de certaines formes et de certaines couvertes. Dans cette
salle, les bols Song, les pièces coréennes, les bols Raku, tracent les voyages céramiques
du thé, ainsi l'ancienne collection Lepage y est-elle bien intégrée.
Entre l'incendie du château et la reconstruction du musée,
véritable histoire du phœnix avec ses aventures et succès
administratifs, s'était poursuivie la dynamique politique
d'acquisitions grâce aux crédits publics, au mécénat, aux
dons et aux legs. Les Cahiers de Mariemont rendent compte
depuis 1970 des acquisitions, des recherches en cours, des
publications et des expositions. La vocation de cette institution se
veut scientifique et tisse effectivement des liens
forts entre les chercheurs, avec ceux des pays peut-être
moins nantis que les nôtres, dans les domaines de l'art, de
la bibliophilie, de l'histoire, de la conservation et de la
muséographie.
Le choix des thèmes d'exposition souligne en temps et
en heure le rapport des arts décoratifs avec le cadre
social ; les céramistes y retrouvent généralement leur sujet
favori, et beaucoup se souviennent que l'exposition
Antoine de Vinck. Œuvre céramique eut lieu à Mariemont,
ce fut l'occasion d'une ouverture vers la création contemporaine. Pour que ne se perde
pas le souvenir de l'été 1986 avec les deux cents pots et
sculptures de cet excellent céramiste belge, Mireille
Jottrand voulut, accompagner l'événement avec un catalogue
qui restera un jalon témoignant de l'évolution du musée.
Parmi les excellentes publications du musée. Nature et religion dans la céramique
coréenne contemporaine (1993) accompagna la constitution de la collection
coréenne ; c'est une vivante et claire étude en français de la
céramique de ce pays. Le pavillon de thé. Architecture et
Céramique (2001) illustre la constante recherche dans la
section de l'Extrême-Orient, en répondant à maintes questions sur l'actuel
engouement pour le thé. Art du Vietnam, la
fleur du pêcher et l'oiseau d'azur devra être reconnu
comme un bel ouvrage de référence rappelant l'exposition de l'année passée.
Catherine Noppe, conservateur de la section d'Asie
Orientale, y a œuvré avec toute son énergie. Il faut souligner ici qu'elle
a l'œil et la main du maître pour agencer
les expositions et disposer les objets dans les vitrines.
Dans le vaste hall d'entrée, la librairie présente les
activités et pôles de recherche en bibliophilie, histoire locale,
céramique. Cent ans de porcelaine de Tournai. Le legs
André Belley (1996) et Liberchies, entre Belgique et
Germanie (2002) ainsi que de nombreux livres pour les
enfants. Pour eux, l'espace atelier est là, englobé dans le
parc. Lors de mes visites à Mariemont, je vois beaucoup
d'enfants, groupes d'écoliers et autres jeunes visiteurs
flânant librement entre par cet musée à l'entrée libre.
Pour eux encore la bibliothèque ouverte au public dispose de livres
et de documentation. Les expositions se succèdent, le service pédagogique
est actif, les publications sont régulières, le dynamisme et
l'ouverture transparaissent dans l'histoire du musée, dans
le sillage d'un homme qui mit à notre disposition son attachement aux arts et aux lettres.
Dauphine Scalbert
|
"Musée royale de Mariemont, une
collection exemplaire", article écrit ppour la revue de la
céramique et du verre en 2003. Objets vivant, céramistes,
archéologie régionale montrant des tessons, des vases,
des bols en raku,
restaurés, des formes de poteries,(cuisson, four, émail, glaçure)
avec des décors, tracés, gravés, imprimés en porcelaine
Tourner, manufacture, sculpture,
cérémonie du thé, Œuvre. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en
Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre,
des expositions (ExpoLain) et de l'art.
"Musée royale de Mariemont, une
collection exemplaire", article écrit ppour la revue de la
céramique et du verre en 2003. Objets vivant, céramistes,
archéologie régionale montrant des tessons, des vases,
des bols en raku,
restaurés, des formes de poteries,(cuisson, four, émail, glaçure)
avec des décors, tracés, gravés, imprimés en porcelaine
Tourner, manufacture, sculpture,
cérémonie du thé, Œuvre. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en
Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre,
des expositions (ExpoLain) et de l'art. |