.

Accueil
Dauphine Scalbert :
Ses articles
Les concours
ExpoLain
Revue de presse :
Articles de presse
Livre d'or :
Extraits
Cartes, maps :
Carte de la région
Pour arriver à Lain
How to get Lain
Cómo llegar a Lain
Vers la céramique :
Revues specialisées
Web (sites internet)
Terres Est-Ouest :
Adhésion à TEO
Pour envoyer un Email
Tél, fax, courrier
A propos du site

Terres Est-Ouest, "TEO", Centre de Formation céramique, département de l'Yonne (89), Bourgogne.
Adresse postale :
Le Manoir,
89560 Lain (France).
tetera.png
tetera.png tetera.png

Willkommen Bienvenue Welcome Bienvenidos

Français
Bienvenue à T. E. O.
Stages de céramique
Cours de tournage
Formation continue
Cont. pédagogique
Dauphine Scalbert
English
Welcome to T.E.O.
Pottery courses
Throwing classes
Dauphine Scalbert
Español
Bienvenido a T.E.O.
Cursos de cerámica
Cursos de torno
Dauphine Scalbert
Deutsch
Willkommen
Dauphine Scalbert
Kurse (Drehen an
der Töpferscheibe)


LE MUSEE ROYALE DE MARIEMONT
UNE COLLECTION EXEMPLAIRE

Par Dauphine Scalbert
Article écrit pour la Revue de la Céramique et du Verre
mars / avril 2003 (No. 129)
Articles écrits par Dauphine Scalbert


«C'est entre Mons et Charleroi, un domaine aux chênes et hêtres séculaires, jardin anglais orné d'essences rares, d'étangs aux palmipèdes colorés, puis de sculptures de qualité. Dans ce grand parc, le musée, et dans le musée, le parc est encore sous nos yeux, car l'architecture du bâtiment est résolument ouverte sur la végétation et la lumière. Raoul Warocqué qui en a initié les collections était résolument ouvert aux passions des hommes qui l'ont aidé à réunir ces objets d'art pour lui-même, pour les visiteurs... En 1917, il léguait à l'état belge ses collections, son château, son enthousiasme pour en faire un musée vivant.

Musée aussi vivant que l'histoire du domaine de Mariemont aura été mouvementée, tour à tour témoin des grandeurs royales ou princières, puis des méfaits des maraudeurs, des loups et des flammes. Pour ses veines de houille affleurant à même le sol, le domaine était racheté au lendemain de la révolution par celui qui fonda la dynastie charbonnière, Warocqué ; l'arrière-petit-fils Raoul en dédia la fortune à sa passion pour les livres et pour les arts de Grèce et de Rome, les antiquités égyptiennes, les objets d'art décoratif d'Europe et d'Extrême-Orient. Le Musée royal de Mariemont n'est pas à proprement parler un musée de céramique, mais il en a des collections présentées avec art et soin ; l'esprit d'aventure des responsables, allié à leur rigueur scientifique en fait un ensemble à recommander particulièrement aux céramistes.
Ancré dans son terroir : au sous-sol du musée, est présentée l'archéologie, et quelle richesse ! non loin de Mariemont passait la voie romaine reliant l'importante cité de Bavai à Cologne. Dès 1889, le très jeune Raoul Warocqué finançait sa première campagne de fouilles. De nombreuses recherches archéologiques ont suivi, elles s'intensifièrent sous la direction de Germaine Faider qui allait diriger le musée de 1940 à 1968, avec des découvertes de plus en plus nombreuses grâce aux nouvelles méthodes de prospection, les habitants de la région contribuant eux aussi par leurs dons spontanés à la promotion du passé commun.
Dans la salle d'archéologie régionale, les tessons remis en forme, les vases restaurés, les formes épurées des poteries d'usage sont classés par sites et par époques dans une douzaine de vitrines claires et aérées. Les variations des lignes sont subtilement agencées entre elles, ainsi que les couleurs des argiles dans leur sobriété de cuisson sans émail à basse température. La richesse de leur simplicité est parfois ponctuée de décors tracés, gravés ou imprimés. Quelques récipients de verre exhumés des sépultures créent un contraste par leur délicatesse et leur fragilité. Ce mobilier culinaire, funéraire et décoratif donne une vision des modes de vie depuis l'âge du bronze jusqu'à l'époque mérovingienne.
L'histoire du domaine -Raoul Warocqué lui conserva le nom de Mariemont en hommage à la sœur de Charles Quint, Marie de Hongrie, qui y fit construire son château en 1546 - et l'histoire de la province du Hainaut sont également présentées en sous-sol. En cette région est née la porcelaine de Tournai, dont Mariemont possède l'ensemble le plus complet. Le Lillois François Peterinck fondait la manufacture en 1750 dans une ancienne faïencerie et il la dirigea durant cinquante ans. C'était une entreprise privée et, contrairement aux manufactures de porcelaine de l'époque, elle pouvait user d'une relative liberté, comme le recours à l'or ou l'embauche, dangereuse certes, d'ouvriers venus de l'étranger avec leurs connaissances... L'installation des vitrines permet de distinguer l'évolution de la fabrication suivant les périodes : les tâtonnements pour la mise au point des pâtes, des couleurs et des compositions, la présence du peintre Duvivier, liée à de grands progrès dans les décors, le goût encyclopédique du siècle des Lumières pour la reproduction réaliste de plantes et d'oiseaux, puis la simplification des décors dans un souci de rendement. Cet ensemble pourrait faire surgir dans les mémoires des amis du musée deux noms liés à son histoire : Germaine Faider, qui bravait les flammes de l'incendie destructeur du château (Noël 1960) pour en sauver les délicates porcelaines, et Mireille Jottrand. qui a étudié, répertorie, complété la collection céramique et institué le cycle de conférences Les samedis de la céramique à Mariemont.
Raoul Warocqué, le bibliophile imprégné de culture classique, était ami de Franz Cumont, l'éminent spécialiste de la culture romaine en Belgique. La collection d'antiquités grecques, romaines et égyptiennes est leur œuvre commune, produit des fouilles, des achats, des voyages. L'une des plus belles collections de sculpture antique au début du siècle a été réunie dans le but affirmé de figurer dans un musée, puis installée, dans les ailes du château nouvellement construites pour la recevoir dès les premiers temps du béton armé ; ces ailes qui furent épargnées par l'incendie de 1960.
Les vases grecs sont de vivants paysages mythologiques ; leur exposition temporaire en 1986 s'intitulait : La cité des images. Religion et société en Grèce antique. La céramique est évidemment bonne illustratrice des civilisations périphériques à la diffusion et à la connaissance desquelles les successeurs de Warocqué ont œuvré et œuvrent sans relâche. Dans le voisinage des cultures antiques, un bon ensemble de vases de la civilisation villanovienne, une vitrine de gobelets et vases Nagada, de très jolies coupes islamiques à glaçure plombifère... et toutes ces céramiques du Moyen-Orient, jalons des progrès techniques, passerelles entre Orient et Occident...
Warocqué a réuni de 1892 à 1917 un gigantesque ensemble de pièces chinoises parmi lesquelles des porcelaines Ming, des « famille rosé », des «coquille d'œuf» ; il a voyagé en Chine par le transsibérien, en a rapporté de nombreuses «chinoiseries» très à la mode à l'époque mais sans l'œil d'un connaisseur orientaliste. Ses successeurs ont dû trier, faire des choix, puis ont pris le parti d'illustrer art et culture, en complétant l'ensemble par des acquisitions en vue d'une histoire céramique de la Chine avec son cadre chronologique et des explications techniques. Mariemont ne possède peut-être pas d'œuvres grandioses ou rarissimes, mais ce panorama des époques et des fours exerce charme et séduction sur les visiteurs. De après la guerre, les acquisitions ont eu lieu à un rythme régulier, vases et jarres, statuettes funéraires, petits personnages Han, terres cuites d lignes un peu raides, comme leurs anciens modèles en bois ou sancai (trois couleurs) beaucoup plus vivantes ; les principaux fours de l'époque Song sont représentés systématiquement même si parfois sobrement, puis la porcelaine des Ming, des Qing, toutefois le parti a été pris de ne point se lancer dans l'acquisition de «bleu et blanc». Suite de l'article, cliquez ici

Suite de l'article:

II a fallu relever un défi, allier les circonstances du marché et l'escalade des prix, à une unité muséographique qui semble réelle, et cela malgré les types différents des collections.
Le musée légué à l'état belge a gardé la vigueur et la liberté d'esprit de ses origines et, encore une fois, se tourne vers les civilisations périphériques pour mieux comprendre et cerner ses pôles d'intérêt.
Dans une vaste vitrine de la cour intérieure du premier étage, le survol historique de la céramique vietnamienne fait l'objet d'une présentation sobre de laquelle se dégage le caractère paysan et tropical de ce pays tributaire du gigantesque voisin impérial : bols au décor incisé, à la couverte fine et claire, verseuses au décor bleu spontané, de belles photos des ruines des fours...
Air de mode et rêve de partage d'un bol de thé ! celui que louait Kakuzô Okakura il y a plus de cent ans dans son toujours actuel Livre du thé. Le musée vient de restructurer l'une des grandes salles de céramique orientale pour faire place au pavillon confié par l'école Urasenke de Kyoto qui y présente la cérémonie du thé. Dans la nouvelle salle d'Extrême-Orient aux goûts et parfums de thé, sont disposés les étains chinois. Dans le travail de ce matériau il est intéressant d'observer le dialogue avec les formes et les décors céramiques. La céramique Song voyageait à l'époque de notre moyen âge entre la Chine et le Japon avec les moines et leurs sutras. Elle était importée au Japon à l'époque Momoyama quand l'art de la cérémonie du thé commença à être inscrit dans les annales; quand les tenmoku - tel le nom de la montagne surplombant le port chinois d'où ils étaient exportés - étaient appréciés pour leur couleur foncée, contrastant avec le vert de l'écume du thé.
Au XVIè siècle, la céramique coréenne parut au cœur de la recherche esthétique et philosophique de la voie du thé avec son aspect de rustique simplicité et d'insouciance naturelle. De la Corée, une belle incursion dans la création contemporaine montre des pots de facture aussi libre ( qu'imprégnée de la sobriété propre à l'art coréen. Les techniques sont issues du patrimoine national, depuis le registre campagnard jusqu'au plus sophistiqué. La déjà lointaine influence de la céramique de l'Empire du Milieu apparaît encore dans l'usage de certaines formes et de certaines couvertes. Dans cette salle, les bols Song, les pièces coréennes, les bols Raku, tracent les voyages céramiques du thé, ainsi l'ancienne collection Lepage y est-elle bien intégrée.
Entre l'incendie du château et la reconstruction du musée, véritable histoire du phœnix avec ses aventures et succès administratifs, s'était poursuivie la dynamique politique d'acquisitions grâce aux crédits publics, au mécénat, aux dons et aux legs. Les Cahiers de Mariemont rendent compte depuis 1970 des acquisitions, des recherches en cours, des publications et des expositions. La vocation de cette institution se veut scientifique et tisse effectivement des liens forts entre les chercheurs, avec ceux des pays peut-être moins nantis que les nôtres, dans les domaines de l'art, de la bibliophilie, de l'histoire, de la conservation et de la muséographie.
Le choix des thèmes d'exposition souligne en temps et en heure le rapport des arts décoratifs avec le cadre social ; les céramistes y retrouvent généralement leur sujet favori, et beaucoup se souviennent que l'exposition Antoine de Vinck. Œuvre céramique eut lieu à Mariemont, ce fut l'occasion d'une ouverture vers la création contemporaine. Pour que ne se perde pas le souvenir de l'été 1986 avec les deux cents pots et sculptures de cet excellent céramiste belge, Mireille Jottrand voulut, accompagner l'événement avec un catalogue qui restera un jalon témoignant de l'évolution du musée. Parmi les excellentes publications du musée. Nature et religion dans la céramique coréenne contemporaine (1993) accompagna la constitution de la collection coréenne ; c'est une vivante et claire étude en français de la céramique de ce pays. Le pavillon de thé. Architecture et Céramique (2001) illustre la constante recherche dans la section de l'Extrême-Orient, en répondant à maintes questions sur l'actuel engouement pour le thé. Art du Vietnam, la fleur du pêcher et l'oiseau d'azur devra être reconnu comme un bel ouvrage de référence rappelant l'exposition de l'année passée. Catherine Noppe, conservateur de la section d'Asie Orientale, y a œuvré avec toute son énergie. Il faut souligner ici qu'elle a l'œil et la main du maître pour agencer les expositions et disposer les objets dans les vitrines. Dans le vaste hall d'entrée, la librairie présente les activités et pôles de recherche en bibliophilie, histoire locale, céramique. Cent ans de porcelaine de Tournai. Le legs André Belley (1996) et Liberchies, entre Belgique et Germanie (2002) ainsi que de nombreux livres pour les enfants. Pour eux, l'espace atelier est là, englobé dans le parc. Lors de mes visites à Mariemont, je vois beaucoup d'enfants, groupes d'écoliers et autres jeunes visiteurs flânant librement entre par cet musée à l'entrée libre.
Pour eux encore la bibliothèque ouverte au public dispose de livres et de documentation. Les expositions se succèdent, le service pédagogique est actif, les publications sont régulières, le dynamisme et l'ouverture transparaissent dans l'histoire du musée, dans le sillage d'un homme qui mit à notre disposition son attachement aux arts et aux lettres.

Dauphine Scalbert




"Musée royale de Mariemont, une collection exemplaire", article écrit ppour la revue de la céramique et du verre en 2003. Objets vivant, céramistes, archéologie régionale montrant des tessons, des vases, des bols en raku, restaurés, des formes de poteries,(cuisson, four, émail, glaçure) avec des décors, tracés, gravés, imprimés en porcelaine Tourner, manufacture, sculpture, cérémonie du thé, Œuvre. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art. "Musée royale de Mariemont, une collection exemplaire", article écrit ppour la revue de la céramique et du verre en 2003. Objets vivant, céramistes, archéologie régionale montrant des tessons, des vases, des bols en raku, restaurés, des formes de poteries,(cuisson, four, émail, glaçure) avec des décors, tracés, gravés, imprimés en porcelaine Tourner, manufacture, sculpture, cérémonie du thé, Œuvre. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art.